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Pollution de la Garonne : l’ancien directeur d’AZF rejette sa responsabilité et fait appel !

L’ancien directeur de l’usine chimique AZF condamné à 10.000 euros d’amende par le Tribunal correctionnel de Toulouse pour pollution de la Garonne, rejette sa responsabilité et fait appel ! Par jugement du 25 avril 2007, Serge BIECHLIN, l’ancien directeur de l’usine AZF et actuel directeur de la Grande Paroisse (groupe Total), a été condamné à 10 000 euros d’amende pour avoir « jeté, déversé et laissé écouler dans la Garonne de l’eau ammoniacale dont l’action ou les réactions ont détruit le poisson ou nui à sa nutrition, sa reproduction ou sa valeur ». En effet, à peine un mois après l’explosion d’AZF, entre le 17 octobre et le 19 octobre 2001, son usine avait rejeté pas moins de 3,8 tonnes d’ammonium dans la Garonne, sous prétexte de mise en sécurité du site. L’impact de ce rejet a été observé sur 1,5 km de long et 125 mètres de large à l’aval de Toulouse.8 000 poissons de 14 espèces différentes ont été retrouvés morts ! La fédération FNE, partie civile dans cette affaire, aux côtés de l’Association nationale pour la protection des eaux et rivières (ANPER) et des Amis de la Terre, ne pouvait que se féliciter de cette décision. Le Tribunal y souligne la gravité du rejet de l’usine, et sanctionne à juste titre la pollution volontaire engendrée. Cependant, alors même que la justice a donné à la protection environnement le rang qui lui revient, l’industriel ne semble pas l’entendre de la même oreille et rejette sa responsabilité en interjetant appel. La fédération FNE s’étonne de la contradiction de cet appel avec le discours « verts » du groupe Total, auquel la Grande Paroisse est affilié. Ne peut-on pas lire sur le site Internet de la société mère : « La nature de nos activités et notre présence internationale s’accompagnent de responsabilités particulières et suscitent des attentes nombreuses. Sécurité industrielle, contribution au développement local, préparation du futur énergétique, respect de l’environnement, lutte contre le changement climatique... : autant d’enjeux clés auxquels Total s’engage à répondre » ? FNE s’interroge donc : cet engagement trouve-t-il ses limites quand il est question de répondre de ses actes devant la justice française ?

Source : France Nature Environnement —> http://www.fne.asso.fr



Toxicité des produits synthétiques et inquiétude des investisseurs

www.bulletins-electroniques.com
L’Investor Environmental Health Network a publié récemment le rapport "Fiduciary Guide to Toxic Chemical Risk", un guide examinant la dimension financière des risques de toxicité associés aux produits synthétiques. Il existe en effet de nombreux exemples de produits synthétiques introduits sur le marché qui se sont avérés toxiques et pour lesquels les investisseurs ont dû ou doivent faire face à de coûteux litiges et à des interdits de vente. L’amiante, les peintures au plomb et les acides perfluoro-octanoïques (PFOA) qui entrent dans la fabrication du Teflon en sont des exemples connus. Beaucoup d’autres produits, aujourd’hui d’utilisation courante, sont également étudiés pour leurs potentielles propriétés toxiques.

Les phtalates, par exemple, sont utilisés dans certaines matières plastiques. Or, des études ont déjà associé les phtalates à des effets endocriniens chez l’homme, telle la réduction du niveau de testostérone. Une nouvelle étude, menée par des chercheurs de l’école de médecine de l’University of Rochester, New York sur un échantillon d’hommes adultes, et publiée récemment en ligne dans le journal "Environmental Health Perspectives", établit une relation entre la présence de métabolites de phtalates dans les urines et une augmentation de la circonférence abdominale. Les chercheurs ont également trouvé une relation entre la présence de certains métabolites et une résistance à l’insuline. Selon les auteurs, il se pourrait donc que l’exposition aux phtalates contribue aux problèmes d’obésité et de résistance à l’insuline.

Les hormones de synthèse soulèvent également quelques questions. Plusieurs études les ont en effet reliées à des perturbations du système endocrinien chez les animaux. Une étude, réalisée par des chercheurs de l’école de médecine de l’University of Rochester, New York, publiée fin mars dans le journal "Human Reproduction" établit un lien entre la consommation de boeuf durant la grossesse et la concentration en spermatozoïde du liquide séminal de la descendance mâle à l’age adulte. Plus la consommation de boeuf est élevée plus la concentration en sperme est faible. Or, durant la période des grossesses étudiées (1949-1983), l’oestrogène de synthèse diéthylstilbestrol (DES) était largement utilisé dans la production du boeuf. Son utilisation a été interrompue en 1979 du fait de ses propriétés carcinogéniques, mais d’autres hormones de synthèse l’ont remplacée. Les auteurs évoquent donc un lien possible entre la présence de cette hormone de synthèse et la diminution des concentrations en spermatozoïde.

Les investisseurs sont de plus en plus conscients de ces risques et de plus en plus méfiants également quant à la présence dans leurs portefeuilles, de titres qui en seraient porteurs. C’est en réponse à leurs questions que l’Investor Environmental Health Network a rédigé son rapport. Dans un premier temps, celui-ci examine les coûts estimés de l’exposition aux produits chimiques, et cite notamment une étude estimant à 55 milliards de dollars le coût des maladies et des infirmités causées chez les enfants par ce type d’exposition aux USA. Les auteurs rappellent également que ces coûts peuvent ne représenter qu’une petite fraction des coûts réels associés aux produits toxiques. Le rapport revient ensuite sur quelques exemples spécifiques de compagnies et d’investisseurs ayant connu des difficultés suite à la commercialisation d’un produit. Dupont, producteur de PFOA, s’est vu imposer l’amende la plus importante jamais émise par l’US Environmental Protection Agency. Dupont a également dû payer 100 millions de dollars en frais de règlement à l’amiable et fait face à une action collective où 5 milliards de dollars sont en jeu. Finalement le rapport revient sur les droits et les devoirs des investisseurs en matière de risques environnementaux et décrit quelques actions à prendre pour protéger au mieux son portefeuille boursier de ce type de risque.

Source : - http://www.iehn.org/ ?q=node/41
- http://redirectix.bulletins-electroniques.com/meowG
- http://redirectix.bulletins-electroniques.com/okAyk
- Fiduciary Guide to Toxic Chemical Risk, mars 2007, Investor Environmental Health Network : http://www.iehn.org/filesalt/Fiduciary.pdf
- R. W. Stahlhut et al., Concentrations of urinary phthalate metabolites are associated with increased waist circumference and insulin resistance in adult U.S. lales, 2007, Environmental Health Perspectives, online : http://www.ehponline.org/members/2007/9882/9882.pdf
- S. H. Swan et al., Semen quality of fertile US males in relation to their mother’s beef consumption during pregnancy, 2007, Human reproduction, online : http://humrep.oxfordjournals.org/cgi/reprint/dem068v1

Rédacteur : Elodie Pasco, deputy-envt.mst@ambafrance-us.org

Origine : BE Etats-Unis numéro 75 (19/04/2007) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/42392.htm



Ethers de glycol : l’Afsset recommande de poursuivre les études toxicologiques afin d’améliorer la protection de la santé humaine.

Les éthers de glycol sont des substances chimiques utilisées dans de nombreux produits de consommation courante. Bien que soumises à une réglementation française et européenne assez stricte, ces substances et leurs nombreux dérivés souffrent encore de méconnaissance et de données incomplètes.

L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) recommande de poursuivre les recherches sur les éthers de glycol et leur toxicité, afin de renforcer la sécurité sanitaire dans ce domaine.

Les éthers de glycol : des substances potentiellement dangereuses et étroitement surveillées

Les éthers de glycol sont des substances chimiques utilisées depuis les années 1970 afin de remplacer certains solvants aromatiques inflammables et neurotoxiques. Utilisés comme solvants, conservateurs ou encore véhicules additifs, les éthers de glycol sont présents dans une large gamme de produits de consommation courante, de telle sorte que chacun peut y être exposé dans la vie de tous les jours par voie respiratoire ou cutanée : produits ménagers, cosmétiques, peintures, colles et vernis, désodorisants…

La toxicité des éthers de glycol est très différente d’un dérivé à l’autre et en fonction du métabolisme de chacun. Certains sont irritants, d’autres ont des effets sur les fonctions de reproduction, d’autres sont connus pour leur hématoxicité, leur néphrotoxicité... Classés selon le degré de certitude de leur toxicité sur la reproduction pour l’homme (catégorie 1, 2, 3 [1]), les éthers de glycol font également l’objet d’étiquetage. La mention « toxique » ou « nocif » doit en effet figurer sur les produits contenant ces substances, ainsi que certaines phrases du type « Risque possible d’altération de la fertilité » ou encore « Risques pendant la grossesse d’effets néfastes pour l’enfant »…

De nombreuses mesures réglementaires ont été prises ces dernières années et plusieurs substances de la série éthylénique des éthers de glycol (considérée comme la plus dangereuse) ont été interdites, notamment dans les préparations à usage domestique, les cosmétiques et spécialités médicamenteuses, en raison de leur toxicité sur la reproduction. Elles ont été substituées par des dérivés jugés moins toxiques, appartenant généralement à la série propylénique.

Néanmoins, la toxicité des éthers de glycol reste une préoccupation sanitaire majeure pour les pouvoirs publics, faisant l’objet de recherches régulières afin d’améliorer la protection de la santé humaine.

Le renforcement nécessaire des connaissances toxicologiques sur les éthers de glycol

Suite aux recommandations du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France émises le 7 novembre 2002, le gouvernement a mis au point un plan d’actions sur les éthers de glycol, visant à améliorer les connaissances, renforcer la réglementation et informer la population.

Dans le cadre de ce plan d’actions, l’Afsset a été saisie le 14 octobre 2003 par les ministères en charge de la santé et de l’environnement afin de réaliser un état de l’art des connaissances scientifiques qui a permis d’identifier les lacunes existantes, notamment sur les données toxicologiques nouvelles et l’exposition de la population générale.

Pour mener à bien cette mission, l’Afsset a chargé l’Inserm d’actualiser l’expertise collective publiée en 1999 [2]. Cette nouvelle expertise collective, publiée en juin 2006 « Ethers de glycol : nouvelles données toxicologiques », met en évidence l’évolution des profils chimiques des éthers de glycol utilisés ces dernières années, confirme notamment l’importante pénétration cutanée de la plupart des éthers de glycol actuellement sur le marché et souligne certaines lacunes dans les connaissances.

S’appuyant sur cette expertise, l’Afsset recommande de continuer à enrichir les données toxicologiques concernant les éthers de glycol et notamment de :

compléter les études de toxicocinétique et de métabolisme des éthers de glycol ;

cibler les recherches futures sur certains types d’éthers de glycol, notamment ceux de la série propylénique, les plus largement employés actuellement ;

valoriser et diffuser à l’échelle internationale les résultats des travaux français d’identification des effets toxiques des éthers de glycol et d’évaluation de l’exposition de la population française à ces agents chimiques, afin d’orienter les études futures sur les substances les plus préoccupantes.

Dans le cadre cette saisine, les ministères ont également confié à l’Afsset le soin de réaliser une synthèse des études évaluant l’exposition du public aux éthers de glycol. L’Afsset conduit actuellement ces travaux, en partenariat notamment avec le CSTB [3] dont l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur, et le CTBA [4]. Les résultats seront rendus publics d’ici la fin de l’année 2007. De plus, dans le cadre de ses missions actuelles d’expertise, l’Agence continue de travailler sur la problématique des éthers de glycol, en particulier pour l’évaluation des expositions par voie cutanée et la validation d’indicateurs biologiques d’exposition.

[1] Catégorie 1 : toxicité prouvée chez l’homme ; Catégorie 2 : toxicité prouvée chez l’animal (toxicité probable chez l’homme) ; Catégorie 3 : forte suspicion d’une toxicité chez l’animal mais preuves insuffisantes pour classer en catégorie 2.

[2] « Ethers de glycol : quels risques pour la santé ? »

[3] Centre Scientifique et Technique du Bâtiment

[4] Centre Technique du Bois et de l’Ameublement

En savoir plus :

Télécharger l´avis de l´Afsset



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